Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

dimanche 30 novembre 2014

Jour 8

LE RÊVE

Je dois vivre dans une réalité déjà parallèle, je constate que j’ai zappé un jour. Pourtant, j’étais sûre d’avoir publié chaque jour depuis une semaine. 

Aujourd’hui, c’est dimanche, je me propose de surfer sur le net à la recherche de quelque chose qui ressemble à la maison idéale. Je mettrai plus tard le résultat de mes recherches, mais pour l’instant, je fais un petit saut dans le futur, et je me visualise comme si j’y étais.


Nous voilà donc un dimanche gris de fin novembre. Je me lève, l’humeur un peu maussade; ras-le-bol du brouillard et de la grisaille. Je sors de ma petite maison pour aller prendre un café à la cuisine commune, peut-être qu’une tête sympa me remontera le moral. Effectivement, il y a là Arnaud qui vient de se faire un toast, ça sent bon le pain grillé. Je m’approche de la machine à café et je lui en propose un. Nous nous attablons.
— Ça va?
— Ça va bien, sauf que je n’en peux plus de ce brouillard, je rêve de ciel bleu, réponds-je.
— Ben pourquoi tu vas quelque part où il fait beau?
— Bonne idée, mais mon humeur est un peu à l’hibernation, il me manque le déclic pour boucler mes valises. Et puis j’ai pas envie de partir seule.
— Je pars ce soir pour le Portugal, tu viens avec moi?

Je reste avec ma tasse entre les deux mains, je le regarde fixement pendant que mon mental s’agite.

— Euh, ouais, pourquoi pas? Tu vas où au Portugal, tu vas faire quoi?
— Je vais dans le sud, à Sines. Il y fait divin, en ce moment. Je vais rejoindre la communauté dont Gérad a parlé l’autre jour, ils ont besoin de gens pour la plantation d’olives. Je vais y rester quelques semaines, peut-être même jusqu’au printemps.
— C’est tentant. Tu y vas comment?
— En voiture. Il y a la jeep à ramener à Perpignan, et après, je verrai. Je prends le temps de faire le voyage, je déciderai des étapes en cours de route.
Il a soudain de la lumière dans ses yeux bleus qui pétillent et il ajoute avec un grand sourire et en mordant dans sa tartine:
— Je serais super content d’avoir de la compagnie, 
— Vendu. Je finis mon café et je vais faire ma valise. Je t’accompagne. 

Guillerette, je passe le reste de la journée à rassembler mes affaires personnelles, tout tient dans une valise. J’emporte des habits légers, un seul pull, un imper, des affaires de toilettes pour le voyage, un appareil photo et de quoi écrire. Je rassemble les habits d'hiver pour les mettre dans l'armoire collective. Ceux qui débarqueront ces prochains temps pourront aller se servir. 

Je vérifie que la maison que je quitte soit impeccable pour le suivant, que tous les objets domestiques soient en état de marche. Je signale une ou deux choses qui vont incessamment demander une réparation ou un remplacement, en spécifiant que c’est encore tôt. Le village était au courant du départ d’Arnaud, une petite fête était prévue. L’information que je pars avec lui a fait le tour du village dès après le petit déj. et plusieurs sont déjà venus me dire au revoir alors que je rangeais ma maison. C’est à huit que nous avons fini de faire le ménage, ce fut vite fait et drôlement bien fait, surtout par Sylvain qui est tombé amoureux de l’endroit à son arrivée, et qui va emménager dès que j’aurai tourné les talons. Je suis contente de lui laisser l’endroit, il l’aime autant que moi, la maison va être en de bonnes mains.

Les adieux avec les autres, c’est en fin d’après-midi, dans la grande salle commune. Chacun a apporté quelque chose de sympa à grignoter, on a fait du thé, du chocolat chaud. Marie me saute au cou et me dit qu’elle a une bonne nouvelle pour moi; à Sines, je vais retrouver Ana. Je hurle de joie. 
— Mais, quoi, comment? Tu as des nouvelles?
Ana et son homme sont en balade en Angleterre et en Irlande depuis plusieurs mois. Il était prévu qu'ils aillent ensuite en Scandinavie. Je n’avais plus de nouvelles depuis des semaines car ils avaient décidé de vivre en pleine nature, sans communication avec le reste du monde. 
— J’ai reçu un message de Z. hier, ils en ont marre du froid, ils prennent l’avion et seront à Sines demain, ils ont eux aussi entendu l’appel pour les plantations d’olives. Marrant, la coïncidence, non? 
— Génial, oh, comme je suis contente! Arnaud…
Il est un peu plus loin, il se retourne.
— Ana et Z. seront à Sines demain, on leur dit de prendre une maison pour quatre?
— Ça marche!

L’estomac et le coeur pleins de bonne nourriture, nous terminons les salamecs, bisoux et hugs, et j’écrase une larme, évidemment. Arnaud m’attrape la main, il est temps de partir. C’est dans les cris de joie et un vacarme de percussions improvisées que la jeep démarre. Nous allons rouler quelques heures, et dormir …on verra bien où.

Cette journée grise est soudainement radieuse. 

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