Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

Tu devrais écrire

Et qu’est-ce que je viens de faire ? 

On me dit: «Tu devrais écrire» quand justement, je viens de commettre quelques bonnes lignes.

— Écrire quoi? 
— Un livre. Le récit de ton voyage.
— Et tu serais la première à ne pas le lire.

Elle dit cela, mon amie, parce qu’elle a bien aimé mon blog de voyage. 

— L’essentiel est sur le web, continué-je. Que veux-tu que je raconte de plus?

Mon départ en voyage a été rapide. Le temps d’obtenir les visas, et hop, je m’envolai sous d’autres latitudes. Je savais que je n’aurais aucune envie d’écrire des cartes postales, d’ailleurs, est-ce que ça existe encore? Et puis vu ma destination, il y avait de fortes chances qu’elles n’arrivassent qu’après mon retour, alors j’ai créé un blog à la hâte, deux  jours avant de prendre l’avion. En route, je me suis prise au jeu de l’écriture.

Non pas ce que fût mon coup d’essai, j’ai la plume qui démange et qui calligraphie depuis mon plus jeune âge, mais mes écrits sont restés, jusqu’ici, dans les pages confidentielles de moult journaux intimes, sortant parfois de leur réserve dans mes correspondances privées. C’est ainsi que j’ai déjà quelques fans, dont l’amie citée plus haut.

Un blog en ligne est un autre exercice. J’allais forcément m’y épancher un peu moins, la lecture de mon âme étant réservée aux intimes.

L’amie avec qui je discute insiste, mais je me laisse difficilement convaincre. Ce n’est de loin pas la première fois qu’on m’engage à écrire, mais comme je travaille dans l’édition, je sais ce que gagne un auteur, je connais la durée de vie d’un livre, j’ai conscience de l’océan de littérature médiocre qui inonde le monde littéraire, et surtout, j’ignore la recette pour devenir un auteur à succès. Si elle existait, il y en aurait beaucoup plus. Pas question pour moi d’ajouter à l’océan de médiocrité, pas question non plus de ne pas écrire un best-seller.

—  Ah bon? Pourquoi ? interroge ingénument ma voix intérieure.

À laquelle je réponds :

—  Parce que.

Peu fière de cette réponse, je m’interroge. Elle a raison, la voix. C’est bien, l’ambition, c’est ce qui donne un but élevé, mais la première question est: 

—  Est-ce que tu en as envie?

La réponse est un oui net et viscéral. Bon début.

Écrire, mais quoi? Un roman, une nouvelle, un essai? Témoigner de ma vie dramatique et comment je m’en suis héroïquement sortie? Publier un manuscrit de plus autour d’un nombril particulier, le mien en l’occurrence? Bof. Bien que mon ego, pour sa part, trouve l’idée séduisante, je ne suis toujours pas convaincue.

Nous continuons à parler de tout et de rien, mon amie et moi. En ce moment précis, d’astrologie. J’en suis à tenir une théorie sur la non détermination. Je prétends que rien n’est écrit d’avance et que si un thème astral peut donner des éléments de caractère, des indications sur la personnalité, les grandes lignes de la vie, il ne grave rien dans le marbre. Dès lors, libre à chacun de dépasser cette carte de départ, plus ou moins favorable.

—  Tu verrais mon thème, tu pleures! dis-je pour illustrer mon propos. La première fois que j’ai consulté une astrologue, elle m’a regardé d’un air plein de commisération et m’a dit: «Ça n’a pas dû être très facile pour vous». Je n’avais pas trente ans.

La copine éclate de rire.

— Voilà! Écris cela!

Elle me laisse sans voix. Je souris, je reçois la suggestion et mes neurones se mettent à circonvolutionner. Nous nous quittons et je retrouve ma voix intérieure qui susurre :

—  Elle a raison, il est hilarant, cet épisode avec l’astrologue.

L’idée fait son chemin dans ma tête, et les jours suivants, alors que je scanne le film de ma vie à la recherche de spécimens humains remarquables, je constate que je possède une très jolie galerie de portraits qui seraient d’excellents personnages de romans. Mentalement, je les place dans un scénario commun, et je commence à bien m’amuser.

Plus tard, je relis mon blog, ce que je n’avais pas fait depuis mon retour de voyage. Hé, mais c’est vrai qu’il est plaisant à lire, ce blog! C’est le déclic. J’ouvre mon laptop et je m’y mets. 

Je vais commencer avec : Il était une fois…

Non, d’abord l’avertissement d’usage: Tous les personnages de ce roman sont totalement fictifs et cependant authentiques, je les invente au gré de mon imagination, ils sont forcément inspirés d’un vécu, le mien ou le vôtre, et si vous vous y reconnaissez, c’est bien fait, car tous sont humains.


cliquez sur la rubrique Tu devrais écrire
là-haut, dans la colonne de droite de ce blog.



P.S. Le temps a passé, le roman dont il est question est écrit et publié.





4 commentaires:

JiLeuLeu a dit…

Le seul commentaire possible, c'est que tu me fais toujours autant sourire, rire et parfois bien pire, la crise de fou-rire à m'en couper le souffle !
Au-delà, il est vrai que tu as un certain talent et j'ose dire, un talent certain pour autant dérouter le lecteur que le tenir en attente d'un quelque chose qui va le faire sourire encore.
Voilà ! J'ai tout dit ... NON, reviens, j'ai oublié un truc : je te souhaite non pas le succès international, quoi que ... mais en tous cas, assez pour en vivre et nous partager ta bonne humeur. Bisous vendéens. JiLeuLeu

JiLeuLeu a dit…

C'est peut-être cela qu'on nomme la tendresse, hein ?

Patricia Eberlin a dit…

Ça doit être ça... :)

Unknown a dit…

Pour ma part je suis une TRES GRANDE FAN de Patricia. Je suis son blog depuis le debut de son périple en Inde et j'ai ris, j'ai été touchée, je me suis reconue dans certaines situation:

Retenez bien son nom; car elle va faire du chemin; pour sure. Elle a beaucoup de talent et beaucoup de courage.

Ana xxxx